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« Va je ne sais où, chercher je ne sais quoi » de Nathalie Kholodovitch

Editions Grancher 14 €



Neige et frissons, le temps des contes russes.


Le romantisme utilise la mort pour structurer la vie, et Dieu pour pour nous en consoler. Le romantisme coule dans les veines slaves comme la vodka ou le fleuve Amour... Le conte est un art multimillénaire, celui qui transmet l'identité , qui permet de guérir et de construire les enfants par l'imaginaire.

Nathalie Kholodovitch, russe blanche petite fille de capitaine cosaque, vit à Nice, et reconstruit pour nous sa Russie fantasmatique grâce aux contes classiques russes.

Il neige , et la nature se recrée chaque soir sous des dehors étranges. Les animaux sont dotés de pouvoirs magiques, et les vieilles femmes effraient plus que l'ours ou le loup...Baba Yaga, figure tutélaire , habite une cabane montée sur des pieds de poulet et dévore volontiers une gamine au petit déjeuner.Le benêt du village épousera la princesse. Le courage paie, mais on tue sans vergogne qui vous dérange...On retrouve dans les contes russes des figures connues , qui ont dû transiter par Copenhague avant d'être mis en bouche par nos ancêtres. Des fables animales, des constructions autour de thèmes moraux. Mais nos contes ont été expurgés du sang que l'auteur cache laconiquement sous le tapis : « Il frappa sa femme à mort, puis sa fille et lui vécurent heureux » On devine que la vie était dure dans la grande Russie des Tsars, sauvage même, et elle n'est guère plus facile aujourd'hui.

Mon amie Elena , qui connaît Vladivostok en hiver et Tchernobyl en avril, me dit que cette retrancription des contes est certes personnelle, mais de nature à introduire le public français à la compréhension de l'âme slave.

Elle a aimé. Et vos enfants ne demandent qu'à trembler ...


Annie DAVID



Reproduction interdite

Article paru dans la Charente Libre du 18 décembre 2004