Claude ANDRZEJEVSKI
Magistrale interprétation de Félix, le héros ouvrier Parisien de la pièce "Les Coups" de Jean Meckert, au Théâtre de La Couronne (Charente). Pour une unique représentation.
Le comédien Claude ANDRZEJEVSKY terminant un séjour en résidence au Théâtre de La Couronne avec ses complices de "Mobilettre", a présenté au public sa version du monologue de Félix. Un jeune ouvrier parisien en proie aux interrogations essentielles d'un homme pris dans la toile d'araignée des sentiments, du mariage, de la société, de l'image qu'il avait de lui-même, de ce qu'il devient... Cà commence dans un garage : Félix le carrossier parle bagnole, puis porte son dévolu sur un autre joli chassis: celui de Paulette, la secrétaire du garage. Elle est mariée depuis deux ans à un "artiste". Il fait le forcing, il veut paulette, et -oh surprise, Ô bonheur, il l'a...
Commence alors la Vie. Celle que la société de l'époque (années 50 ?) dessine devant chacun sans lui demander son avis. Tu es un ouvrier. Tu es un gendre. Tu es un mari. La belle et aimante Paulette , enfermée elle aussi dans le carcan des destins tracés, évolue entre haine, regrets, amour, envie, mais se conforme hélas à sa destinée. Claude Andrzejevski est tour à tour Félix, Félix imitant Paulette, imitant la Belle- Mère, le beauf V. R. P. arriviste ... Avec une scène nue aux éclairages variables, un lit de fer et son matelas, la scène est une cellule de prison : la prison mentale que se donnent les hommes quand ils croient qu'être un homme, c'est suivre le troupeau. Félix aurait voulu vivre vraiment, mais pour vivre il lui fallait Paulette : il voulait vivre AVEC elle. A tout moment, la salle rit, pouffe, se reconnaît, reconnait sa vie de chandelle (clin d'oeil amical à Fabrice M.!)et finalement reste interdite d'avoir aimé Félix, de l'avoir compris jusqu'à ce qu'il frappe Paulette. Là,stop. Bringuebalé, le spectateur... et un triomphe pour Claude A., l'homme qui drzjvsk.
Annie DAVID