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                                        Viollier

                        TO BE OR NOT TO BE


Toute femme plongée dans un milieu intégriste ressort mouillée. C'est le message philosophique délivré peu ou prou par Yves VIOLLIER dans son dernier roman : « L'Orgueil de la tribu »

A moins que ce ne soit : Toute intégriste plongée dans le 21ème siècle ressortira assise entre deux chaises… Tout est possible en ce bas monde. Qu'une mère de trois enfants s'ensauve sur l'Ile d'Yeu  ( L'Ile Dieu ?) avec un photographe scolaire sans embarquer les petits qu'elle laisse à un père adepte d'une secte chrétienne qui n'admet pas le divorce, c'était un sujet intéressant. Finalement, ces sectateurs un peu chouans s'avèrent plus bourgeois de province qu'allumés : c'est le qu'en dira-t-on , ce cousin germain du statu quo, qui les immobilise au temps de la révolution. Ici, en Vendée, chez Monsieur de VILLIERS, près du pays des mouchoirs à repasser (préparez-les), la religion dissidente se fait en français, sans curé, et en uniforme pour les grandes occasions. J'ai bien connu l'histoire des dissidents royalistes Savoyards, eux, ils planquaient les trésors d'église et disaient la messe en latin exclusivement avec des curés montagnards qui passaient la frontière pour l'occasion. Le divorce existe aujourd'hui chez eux, la nostalgie se portant chez certains sur un séparatisme assez incongru qui n'a rien de divin…

Ce qui m'a touchée dans ce roman , c'est plutôt la justesse dans la description de l'intime déchirure d'une famille, celle que personne ne saura ni ne pourra recoudre : la fin des illusions. Vue sous plusieurs angles, toujours juste, la douleur est coupante ou insidieuse. Pourtant, que la campagne est belle… Pourquoi chercher le bonheur dans une île ?

Ce petit roman régionaliste est plus universel qu'il ne le croit .


Annie DAVID




Werber

SED PERSEVERARE DIABOLICUM


L'erreur est humaine, persévérer est diabolique. "Non, divin", minaude la femme tentatrice...

Au pays des fantasmes, il en est un très répandu que Bernard WERBER a voulu explorer à toute vitesse : " Je serais le premier homme, tu serais la première femme, et nous referions le monde". En 124 pages très aérées, minimum syndical lisible en une heure et demie, WERBER nous livre sa genèse de vulgarisateur scientifique pressé. C'est du théâtre, assure-t-il. Et de montrer sur CANAL+ un petit bout de début de court métrage tiré de la dite pièce. Bientôt il en fera une chanson ou un haïku. L'enfant de son opuscule va sûrement voir le jour en 3 mois de gestation. L'érudition bluffante acquise sur les fourmis, qui nourrissait de gros bons bouquins, Les Thanatonautes, l' Empire des Anges , l'Ultime Secret qui exploraient les croyances collectives, tout çà c'était du bon WERBER

"NOS AMIS LES HUMAINS", c'est un peu une piste d'envol : une incitation à fabriquer un autre monde, à réfléchir sur le fameux "Qui suis-je, où cours-je ?..." Et dans quel étagère, cher B. W., faut-il ranger votre dernière oeuvre ? A la fin le couple s'endort et vous feriez bien d'en faire autant : plus que vos cauchemars, nous attendons vos beaux rêves.


Annie DAVID


NOS AMIS LES HUMAINS de Bernard WERBER

Editions ALBIN MICHEL, 12 euros.