Un bonbon anglais !
On trouve de tout dans la littérature gay : de David Wojnarowicz qui nous contraint à trouver de la beauté dans la déchéance, à Edmund White dont l’ autobiographie au scalpel qui vient de paraître est un diamant noir du second degré…
Fils d’une psychologue scolaire divorcée, Edmund White saura très tôt de quel côté penche sa sexualité. Gay pratiquant, mais convaincu par les théoriciens du bon Docteur Freud que c’est une maladie, il va d’abord tenter de se soigner. Dans cette « upper middle class » d’apparence progressiste des années 50, il va apprendre à louvoyer. « Les pères étaient professeurs de géographie à l’Université Northwestern. Les mères faisaient circuler des pétitions pour des causes de gauche »… Un monde pour le Reader’s Digest. Avec un humour décapant, il nous compte ses psys, ses tapins, ses femmes (eh oui !), ses blonds … son Europe aussi. Le chapitre sur les femmes est formidable, beaucoup d’hommes devraient le lire et tenter de le comprendre. Les femmes, aussi.
Un livre instructif à ne surtout pas mettre entre toutes les mains, qui prouve une fois de plus que l’on peut tout dire si c’est avec intelligence et sensibilité, et surtout avec sincérité.
Annie DAVID
« Mes vies . Une autobiographie » Edmund White
Editions PLON 23 €
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ARTICLE PARU DANS LA CHARENTE LIBRE