« A
Garonne » de Philippe Delerm Nil Editions 17 €
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Philippe
Delerm : « jaloux du soleil »
Il
est né quelque part, à Auvers sur Oise précisément,
en 1950. Comme beaucoup d'entre nous, il a pourtant ressenti
l'exil génétique : son esprit flâne encore
aujourd'hui au soleil de Malause, Tarn et Garonne. Comme Pierre
Perret, Nicole Croisille ou Claude Nougaro, Philippe Delerm sent
venu le moment d'évoquer son fleuve.
Avec
« A Garonne », cet impressionniste du stylo
nous régale de quelques bulles irisées et fragiles
montées du fond de ses souvenirs d'enfant en vacances au
pays. Sa nostalgie pleine d'humour et de tendresse s'assume enfin
et il accepte de nous emmener sur ces chemins-là, ceux qui
l'ont inventé. Le chemin de halage du Canal latéral
à la Garonne, par exemple (qui devient Canal du Midi à
Toulouse) nous vaut un portrait tip-top du pèlerin de
Compostelle... A la vacuité du pêcheur - « Les
hommes supportent mal les hommes qui n'attendent rien »
s'oppose l'intense imagination des enfants de la Garonne et de
l'été. Dans ces mois de vacances hors du temps,
loin des contingences, Philippe Delerm va développer son
sens de l'observation , sa sensibilité , son goût de
la nature sauvage. De la bulle du pêcheur à la
bicyclette qui l'inscrit dans le paysage (« J'étais,
je devenais la feuille de tabac, le grain de chasselas... »),
l'auteur nous donne les clés de son besoin de solitude.
Sociable et solitaire.
Un
barrage a tué l'impétuosité de sa Garonne,
une centrale nucléaire a terni l'image pure du paradis
perdu, mais désormais on sait vers quel soleil se tourne
Philippe Delerm. Il vient du Sud.
Annie
DAVID
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AUSSI SON INTERVIEW DE 2004
ICI
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