« La
Flèche Rouge »
d'Yves Viollier
Editions
Robert Laffont 19 €
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Yves
Viollier ne perd pas le Nord.
Il
a pris goût aux grandes histoires d'amour, Monsieur
Viollier « de l'Ecole de Brive » et
maintenant, ce serait plutôt « de l'Ecole de la
Gaillarde » qui serait plus approprié. Le voici
qui nous entraîne dans les immensités russes avec un
roman d'amour à fondre les congères. A nous les
mondes hostiles et les bras qui réchauffent. En avant la
moujik ! Yves Viollier fait sa révolution, avec la
gentillesse qui le caractérise, et son amour de la nature
et des hommes (et des femmes) ont un petit goût de Dr
Jivago, toutes proportions gardées.
En
effet, chez Viollier, la Vendée n'est jamais bien loin.
Pierre, son héros, est un jeune mineur vendéen ,
fils de communiste, qui a gagné un voyage en Russie. A
bord de la « Flèche Rouge », qui
relie Leningrad (Saint Pétersbourg) à Moscou, il
rencontre Maïa, jeune danseuse du ballet Kirov qui s'en va
danser pour la première fois au bolchoï. Leur amour
trouvera le temps d'éclore avec la complicité de la
météo qui va bloquer la Flèche Rouge en
plein vol.
Qu'est-ce
que le communisme ? Yves Viollier tente avec cette fresque de
comprendre son attirance-répulsion pour les luttes
ouvrières. « Raspoutitsa »: temps
brumeux pourri où l'on ne voit pas à deux mètres,
en russe. Juron fréquent du moujik qui met le nez dehors
le matin. Yves Viollier n'a pas son pareil pour dissiper un coin
de raspoutitsa avec de vieilles recettes vendéennes
agréées par l'école de Brive. Un bouquin
plein de bons sentiments.
Annie
DAVID
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