Gavalda Sandwich
à la Gavalda Le
Sandwich à la Gavalda est un Club Sandwich : il faut avoir un appétit d'ogre
pour en venir à bout. Six cent quatre pages , fatalement, çà prend plusieurs
jours. La frêle Anna Gavalda a pourtant veillé à sa légèreté : beaucoup de dialogues
(presque un scénario), un seul mort, pas de politique et rien que de bons
ingrédients. C'est important, les ingrédients . La culture classique , la
noblesse , le théâtre, le jardinage, la peinture , et la bonne cuisine vont
donc adoucir le propos de cette histoire d'espoir. Les produits de base seront
choisis dans la rue, sur l'étal du marché aux couleurs parisiennes. Pour
disposer tous les ingrédients, choisissez un squatt dans les beaux quartiers :
3 mètres de hauteur de plafond ne seront pas de trop pour apprécier le goût du
bonheur de vivre encore de nos héros. Camille Fauque, 26 ans, artiste peintre
et technicienne de surface, anorexique, Philibert Marquet de la Durbellière,
dix ans de plus, aristo vendéen en proie à un TOC (trouble obsessionnel
compulsif), Franck Lestafier, 34 ans, artiste cuisinier, motard, et sa
grand-mère Paulette constitueront notre
sandwich. Un livre à croquer, qui prend la réalité la plus dure avec un filtre
spécial - un chinois- et nous la
restitue plus présentable. Jolie, même.Une tranche de tomate, une feuille de
salade, une happy-end. ...Ah,
chère Anna, j'aime quand vous nous nourrissez d'espoir, comme vous devez le
faire pour vos deux bambins. J'aime ce monde bleu qui devrait plaire à Disney
ou à Steve Martin. Ce n'est pas exactement comme çà que cela se passe dans la
réalité, mais pourquoi bouder notre plaisir ? Vous avez besoin d'espoir, nous
aussi, et après tout, l'espoir fait vivre. Merci pour le sandwich, Anna . Annie
DAVID "Ensemble, c'est tout" d'Anna Gavalda Ed. Le Dilettante 22 euros Gautier Jean-Jacques GAUTIER, redouté critique de théâtre au Figaro dans les années 70, était un homme sérieux, marié, sans doute sec et hiératique sous sa cravate du bon faiseur…Sa belle femme , Gladys LYNN, avait renoncé à sa carrière théâtrale prometteuse, avait éconduit avec élégance ses amoureux transis célèbres pour ne s'occuper que de lui, ne penser qu'à lui, vivre pour lui. Un de ces couples modèles que rien ne semble pouvoir détruire… Que croyez-vous qu'il arriva ? Une belle et célèbre actrice de théâtre, elle-même mariée, arracha la moitié du cœur de l'homme, l'autre moitié sanguinolente battant encore en lui pour sa légitime… La douleur , immense, envahit chacune et chacun, aucune solution ne se pointant à l'horizon. L'homme Gautier n'était pas un Dieu, aucun don d'ubiquité, il ne marchait pas sur les larmes par sa passion déclenchées, il pouvait seulement constater , jour après jour son impuissance à cesser d'aimer l'une et l'autre. Il voulait le beurre et l'argent du beurre, et ne pouvait exprimer à personne cette insoluble problématique. Il résolut donc d'écrire et de décrire ses tourments dans un manuscrit à ne publier qu'après sa mort. C'est ce qui vient d'être fait, tous les protagonistes de cette histoire étant désormais disparus… Cet émouvant et véridique aveu est passionnant : il aide à comprendre pourquoi et comment amour et passion peuvent coexister dans un même cœur d'homme (chez la femme, c'est plus rare) A déposer dans certains souliers… Annie DAVID « Il faut que je parle à quelqu'un » de Jean-Jacques GAUTIER Editions PLON 12,50 euros |