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Erdrich
Louise Erdrich est une métisse Américaine : de père Allemand et de mère franco-indienne, de la tribu de Ojibwe. Elle a vécu dans le Dakota du Nord, où ses parents travaillaient au Bureau des Affaires Indiennes, et exprime livre après livre la lancinante histoire des écartelés de son espèce. Ses personnages sont issus de ses livres précédents, ils sont considérés d'un autre angle, d'une autre altitude. Pour chercher la vérité des peuples, des cultures, des religions, Louise Erdrich , qui se sent plus proche de la nation Indienne, utilise l'humour et le doute .
Le héros/héroïne ambigu de « Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse » est une nonne catholique à qui Dieu confie le rôle d'un prêtre missionnaire en territoire Ojibwe : sous le nom de Père Damien, Agnès va devoir convertir Nanapush ou Kashpaw, qui sont de drôles de paroissiens polygames et extra-lucides. Cette rencontre des civilisations va être à double - sens, et bien malin l'émissaire du Pape s'il arrive à saisir qui a converti l'autre. Dans des paysages sublimes et désolés, ou tout manque sauf la spiritualité, le Père Damien va prendre conscience de réalités de la vraie vie : il est venu pour réconforter et guider les Indiens et c'est l'inverse qui se produit . Que cherche donc le Dieu des Catholiques ? A mettre la foi d'Agnès à l'épreuve ? A étendre sa sensibilité à la compréhension de l'invisible puissance des éléments sacrés : le feu, l'eau, l'air, la terre ?…
C'est un chouette gros bouquin touffu et plein de sourires et de questions, il demande du temps et de la curiosité. Il risque de vous plaire, n'hésitez pas.
Annie DAVID
Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse de Louise Erdrich
Editions Albin Michel 23 euros
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UN PORTUGAL DE PIERRE
Nous avons tous en tête le Portugal vivant et chaud de LISBONNE, la beauté maritime de l’Algarve et la chaleur estivale. José Maria FERREIRA DE CASTRO , dans ce roman de 1933 qui vient d’être réédité , nous livre une autre face du Pays des Oeillets.
Avec un incomparable zèle descriptif, un acharnement même, l’auteur de « La MISSION » et de « FORET VIERGE » nous conduit sur les chemins abrupts du Portugal du dedans, un Portugal de pierre.
Froid, neige et pauvreté, tels que les ont connus nos compatriotes alpins au début de ce siècle, mènent le petit peuple sédentaire à toutes sortes de concessions. Travailler, travailler toujours ne suffit pas. Santiago revient d’Amérique et fait construire au village une maison témoin de sa réussite Il embauche de fraîches jeunes filles, dont il abuse. Ermelinda est belle, mais elle est mariée à Leonardo, brave vendeur de peaux de renards, qui ne cesse de chercher comment lui offrir une vie digne . Elle tombe amoureuse de Santiago et de tout ce qu’il représente. Jalouse de ses rivales, elle se sert de son mari , jusqu’à ce que la passion explose ces relations villageoises souterraines, ces relations de promiscuité et de besoin. La nature est omniprésente, les loups rôdent, allégorie du danger …. Heureusement, de combat de taureaux en retour d’aventuriers du Brésil, le Portugal pointe son nez, tout autant que l’Espagne proche et plus prospère. L’auteur lui-même est un conquérant de retour d’Amazonie, et avec lui nous découvrons en quelque sorte le Portugal à coups de machette : les lianes sont imbriquées et les serpents guettent . Sous les sentiers pierreux foulés par les ânes coulent des trésors oubliés. Chaque matin le soleil déchire les maléfices et l’homme se croit sauf…
TERRE FROIDE de José Maria FERREIRA de CASTRO
Réédition aux « Cahiers Rouges » Editions GRASSET 8,40 euros
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